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Nathalie nous écrit du Ghana

Voilà trois mois maintenant que je suis au Bénin en tant que psychologue au centre psychiatrique St Camille de Lellis à Calavi Tokan. Le Seigneur m’a bien préparée pour mon adaptation mais j’ai dû surmonter quelques difficultés disons plutôt quelques peurs dont je ne m’attendais pas.

j’ai compris que toutes ces peurs me séparaient des malades mentaux
alors j’ai décidé de faire confiance à Dieu

Peur par exemple de prendre le Zémidjan, la moto taxi : va-t-elle m’emmener au bon endroit, a-t-il compris l’adresse, vais-je arriver en vie mais pas le choix ? S’abandonner, faire confiance si je souhaite être libre de mes déplacements. Peur d’attraper toutes sortes de maladies, ce qui est une réalité car il y en a bel et bien. Je me retenais de serrer la main, de la prendre, m’asseoir au pied de leur natte, par exemple, enfin de vivre. Et grâce à Dieu, j’ai compris que toutes ces peurs me séparait des malades mentaux alors j’ai décidé de faire confiance à Dieu. Vaille que vaille !
Je suis, soit au bureau avec deux collègues psychologues, soit je pèlerine dans le centre au gré du vent, à la rencontre des 300 malades. Je suis, bien sûr, en lien avec l’équipe de soignants.



Voilà qu’un jour une jeune femme avec une très grande cicatrice bien récente sur le crâne, couchée dans la poussière du sol, qui essaye de se redresser et parle en gémissant, est attiré par mon regard. Elle me fait signe, je lui rends mais ne peux pas l’approcher. Je comprends que c’est Jésus qui est là mais impossible pour moi de venir Pardon, pardon. Quelques jours après, le même scénario se répète, prenant alors mon courage à deux mains voyant bien que Jésus m’appelait de nouveau, je m’approche et lui sers la main. Je constate avec douleurs toutes ses blessures physiques aux pieds sur les jambes au crâne et je sens cette odeur d’urine qui me fait chanceler. Son regard est tellement demandeur de tendresse, de douceur et de compassion que je m’abaisse, la regarde et lui parle.

Elle s’appelle Thérèse me dit-on, elle vivait dans la rue, trouvée confuse après avoir été violentée. Chacun l’aide un peu chaque jour comme il peut. Aujourd’hui Thérèse est capable de se tenir debout, parle sa langue, peut aller se doucher ou se rendre aux toilettes toute seule avec certaines précautions. Elle aime bouger pendant les chants de messe. Elle loue avec tout ce qu’elle est. Quand elle me voit, on se sourit, on se parle sans comprendre ce que l’on se dit, me demande de l’aide, on s’enlace, on rit. Quelle belle rencontre le Seigneur m’a permis ! Voilà ce que le Seigneur m’apprend chaque jour en ce moment, à franchir des obstacles qui m’arrivent pour l’amour de Dieu car c’est ainsi qu’il nous relève pour vivre de nouveau. Je trouve comme beaucoup de soignants ici la joie, la force et le bonheur par tous ces malades, ces pauvres qui m’apprennent.

Je pense bien à vous tous et merci pour votre soutien et vos prières et recevez toutes les miennes.

Nathalie